La mise en piste dans les cirques itinérants ibéro-américains au XXI siècle. Genís Matabosch

Avant de se promener pour les chemins des cirques nous voudrions faire quatre remarques sur le concept de notre exposé.
 

• d’une part défendre l’emploi du terme mise en piste au lieu de mise en scène. Depuis sa création à la fin du XVIIème siècle l’espace naturel du cirque, son propre espace, son lieu spécifique de développement a été la piste. Alors parler de mise en scène concernant le cirque devrait être si étrange que traiter de piste au lieu d’écran si on parle de cinéma.
• D’autre part nous voudrions rappeler qu’est-ce qu’on comprend par Ibéro-Amérique. Face a des termes proches comme Amérique latin, Sud Amérique, Hispano-Amérique il nous semble nécessaire de faire cette délimitation au début de notre exposé. L’Ibéro-Amérique est formé par les pays de la péninsule ibérique (Portugal, Espagne et Andorre) et du centre et sud Amérique, un total de 22 pays.
• Mais au delà de traiter du marc d’étude géographique (l’Ibéro-Amérique) et physique (la piste) il nous faut délimiter notre contexte historique et dans ce point il nous faudrait traiter avant en profondeur de ce qu’on comprend par mise en piste au cirque. Cela nous emmènerait à tenir compte que la mise en piste n’est pas en phénomène propre de ces trente derniers années sinon qu’en pensant aux pantomimes équestres de la fin du XVII et début du XVIII, véritables pièces joués par des écuyers et ses chevaux, il est impossible de garder ce concept aux courants récents. Alors le titre de notre exposé devait se compléter avec une précision chronologique : le XXI siècle, les derniers 10 ans.
• Comme dernière observation il faudrait remarquer que le cirque vie une évolution très différente dans chaque pays et qu’on ne trouve pas dans chacun des cas des exemples de travail d’un mise en piste lors de ces derniers 30, 20 ou 10 ans.

Alors, tenant compte qu’on va parler de la mise en piste et pas mise en scène, du contexte ibéro-américaine, des dix dernières années et du cirque itinérant nous allons aborder 4 réalités différentes sur 3 pays.
 

Espagne:  presque la totalité des 40 cirques sous chapiteaux qui tournent dans le pays appartiennent à des familles de cirque qui comptent avec plusieurs générations sur piste. Il est rare qu’elles s’ouvrent à des nouvelles personnes afin de leur confier la mise en piste de son spectacle. Cependant ces dernières saisons nous avons vécu deux exceptions fort intéressantes de la part de la famille Rossi du Circo Italiano et de la famille Zoppis-Faggioni du Circo Aquatico. Dans les deux cas ces circassiens ont collaboré avec une compagnie théâtrale argentine domicilié en Espagne, à Bayona (Galice) :

La Fiesta Escénica qui propose maintenant ses propres spectacles de cirque (Circo Galtuk ou Castrellos Circus).

 

D’autre part il faut parler également des deux expériences de la compagnie d’animation de rue Ale Hop, présente à ce Festival de saint Petersburg : le premier spectacle intitulé Cirkid aux arènes de Barcelone pour le noël et le dernier spectacle de noël du cirque stable de Madrid. Son travail se développe en 3 voies : la présence de ses « voluminaires », nome qui donnent à ses étranges créatures, ses intermèdes clownesques et la mise en piste du reste des numéros. Le chef du groupe Churry Silva, n’est pas étrange à l’univers du cirque : ses ancêtres appartenaient à la famille Feijóo et lui-même faisait partie de la célèbre troupe du Circo des Muchachos.
 

Peru: La compagnie La Tarumba (spectacle Hechicero 2010).

 

Colombia: la Fundación Escuela de Circo para Todos (Fondation École de Cirque pour tous), l’agence artistique Circolombia y la compagnie Delirio Enfin, ces quatre exemples montrent que le cirque dit familial, traditionnel ou classique peut se renouveler apportant un soin sur sa présentation et des nouvelles présentations. Il est malheureux que des cirques comme le cubain, avec un potentiel artistique extraordinaire, restent coincés au XXIème siècle à des présentations exclusivement liés à son folklore.